La carotte fiscale du PERIN est-elle toujours d’actualité ?

Le PER est un rassemblement de trois différents plans de retraite : 
(pour en savoir plus sur le PER en général consultez : Un nouveau PER, pourquoi et pour qui ?)

• l’épargne salariale,
• les plans d’entreprise appelés PERe ou PERcol voire PERobl
• et les PER individuel, généralement appelés PERin dont vous êtes le souscripteur et qui, grâce à cela sont justifiés pour recevoir votre épargne volontaire.

Ce dernier ayant pris la place des Perp et Madelin depuis le 1er octobre 2020, bien que ceux ouverts restent en vie – pour autant qu’ils ne soient pas transformés en PERin par les adhérents – nous allons étudier l’intérêt d’un versement déductible.

Comme les Perp et Madelin, l’attrait du PER individuel peut-être la déduction des versements de son revenu imposable, cependant il faut regarder de plus près la sortie du PERin pour évaluer la beauté de la carotte fiscale.
La défiscalisation à l’entrée n’est pas certaine et, comme il est possible d’opter pour des versements non déductibles, vous pourrez mieux préparer vos revenus de retraite de cette manière.
Car l’objectif est de préparer des ressources pour le temps de la retraite sans se pénaliser avec une fiscalisation à la sortie !.

Dans cet article, nous allons vous aider à préparer vos revenus futurs dans une fiscalité la plus adaptée soit:

1. Evaluer le budget à consacrer
2. Choisir ou pas de déduire vos versements des revenus fiscalisés d’aujourd’hui
3. Envisager d’autres possibilités

1. Evaluer le budget à consacrer :
établir un bilan annuel sur 15 à 20 ans

• Déterminez vos revenus imposables à la retraite
  Outre les rentes des régimes obligatoires de retraite, ajoutez vos revenus fonciers pour estimer votre revenu imposable. Si ce n’est pas déjà fait vérifier votre relevé de carrière et la projection de retraite du régime obligatoire à partir de « mon compte retraite ».
• Calculez votre reste à vivre
  Pour cela estimez vos impôts et votre effort d’épargne sur vos crédits, et autres dépenses à déduire de vos revenus imposables.
• Estimez votre besoin de complément de revenus
  Sur 15 à 20 ans, estimez votre besoin annuel de revenus pour vivre décemment.
  Enfin, déterminez le manque de revenu annuel nécessaire pour satisfaire vos besoins de vie.

Maintenant que vous avez définis vos besoins annuels sur 15 à 20 ans, vous allez pouvoir décider si vous allez verser sur un PERin en déduisant vos versements de vos revenus imposables ou au contraire ne pas les déduire.
Optimiser la fiscalité n’est pas déduire au maximum mais penser son patrimoine dans la globalité
(cf notre article : Girardin vert : alliez investissement défiscalisant et impact environnemental positif !)

2. Choisir ou pas de déduire vos versements
des revenus fiscalisés d’aujourd’hui

Avant toute chose, vous devez définir votre Taux Marginal d’Imposition. C’est ce facteur qui sera déterminant.

a. Calculer son Taux Marginal d’Imposition (TMI)

Le TMI dépend de votre tranche une fois que vous aurez divisé votre revenu imposable par votre quotient familial.

Une fois votre part de revenu imposable calculé (revenu imposable divisé par votre quotient), vous pourrez trouver votre Taux Marginal d’Imposition avec le tableau ci-dessous :

b. Définir son gain fiscal

Dans le tableau ci-dessous, vous trouverez la déduction « épargne retraite » en fonction de votre TMI pour un versement de 1000€ (plafond annuel)

Vous pourrez remarquer que le gain fiscal n’est réellement que pour les foyers dont le TMI est supérieur ou égal à 30%.

c. Prévoir sa fiscalité à la retraite

N’oubliez pas qu’un avantage fiscal à l’entrée ne l’est plus à la sortie et inversement !

Si je déduis mes versements, quelle sera la fiscalité à la retraite ?

Sachez que, par défaut, votre versement sera déduit de vos impôts. Sans action de votre part, votre fiscalité à la sortie sera moins avantageuse à l’âge de la retraite.
Dans le cas de la sortie en capital, la totalité des sommes déposées sur votre PER seront soumises à votre taux d’imposition au moment du retrait.
Il s’agit, en fait, d’un report d’imposition. L’avantage fiscal à l’entrée est effacé par la fiscalité à la sortie.
A noter que les gains réalisés entre temps seront également soumis à l’impôt sur le revenu !

Afin d’éviter une trop forte imposition l’année du déblocage de votre PER, nous vous conseillons d’échelonner les retraits au fil des années et non en une seule fois.
Une autre alternative est possible, la sortie en rente viagère. Au niveau fiscal, les rentes issues du PER s’ajoutent à vos pensions de retraite et sont donc soumises au régime fiscal « classique ».

NB : En cas de déblocage de tout ou partie de votre PER avant la retraite pour l’achat de votre résidence principale, l’ensemble des sommes retirées seront soumises à l’impôt sur le revenu (au barème « classique » pour les sommes issues de versements, au PFU pour les gains).

Si je ne déduis pas mes versements, quelle sera la fiscalité à la retraite ?

Vous avez choisi de renoncer à votre avantage fiscal au moment du versement ? celui-ci s’appliquera à la sortie.

Dans le cas de sortie en capital, seuls les gains réalisés entre l’entrée et la sortie seront soumis au PFU (impôt sur le revenu + prélèvement sociaux). Le capital, lui, ne sera pas imposé tout comme une majorité de placements financiers.
La sortie en rente, elle, bénéficiera d’un régime fiscal plus avantageux que celui des pensions de retraite : le barème des Rentes Viagères à Titre Onéreux (RVTO).
Seule une part de la rente mensuelle sera fiscalisée (30% ou 40% de la rente selon votre âge).

d. Renoncer ou non à votre gain fiscal : l’option à ne pas négliger

La déduction fiscale à l’entrée est une option activée par défaut.

Si vous souhaitez renoncer à la déduction, vous devez le signaler à votre gestionnaire du PER lors de l’ouverture du plan, ou a minima avant d’effectuer votre versement.

Il faudra alors cocher la case : « Je renonce à la déductibilité fiscale de mon versement » pour le versement initial et pour les éventuels versements programmés, dans le bulletin d’adhésion. Une fois votre argent déposé, il est impossible de revenir sur votre choix !
Cette option est modifiable dans le temps, vous pouvez choisir la déduction lors d’un versement et y renoncer pour le versement prochain.
Les sommes seront alors compartimentées pour respecter leur fiscalité à leur sortie.

3. Envisager d’autres possibilités

“Je suis sous la tranche des 30%. Un PERIn est-il intéressant pour moi ?”

Dans un tel cas de figure, un PERIn est contre-indiqué. La rente et les intérêts seront imposés à un impôt très certainement identique. Il n’y aurait aucun intérêt fiscal ; le seul intérêt serait de transformer des revenus en rentes.

D’autres solutions seraient plus intéressantes pour votre cas de figure comme : la nue-propriété temporaire, l’investissement girardin ou encore in FIP (Fonds d’investissement de proximité).

Il existe 3 différents FIP, qui vous permettront une réduction d’impôt de 18 à 38% en soutenant l’économie à travers les PME :

• Le FIP Outre-mer
• Le FIP Corse
• Le FIP classique

“Je suis à 30% et plus. Un PERIn est-il intéressant pour moi ?”

Un PERIn est indiqué pour les contribuables à 30% et plus.
Avec un PERIn, vous différerez vos revenus à bon compte. En effet, ils seront probablement plus faibles à la retraite, et donc moins imposés.