2018, année dite de transition fiscale, apporte plusieurs chamboulements dans les produits d’épargne retraite tels que les PERP, Madelin ou encore PRÉFON.
Dans un paysage fiscal bousculé par la neutralisation de l’impôt sur les revenus courants, est-il toujours pertinent de verser sur un produit d’épargne retraite durant l’année 2018 ?

 

L’épargne retraite, notamment le Plan Épargne Retraite Populaire (PERP) se développe comme une solution pour augmenter ses revenus à la retraite. Le contrat Madelin et le contrat PRÉFON présentent des avantages similaires, respectivement pour les non salariés et pour les salariés de la Fonction publique.

Les versements sont déductibles du revenu imposable (dans certaines limites) et procurent un avantage fiscal incitatif pour les contribuables de verser sur ces véhicules financiers. Ils sont particulièrement adaptés si les revenus de retraite sont faibles et, par conséquent, le revenu imposable à la retraite très diminué par rapport à celui d’activité (à ce sujet, retrouvez notre article sur le PERP et les conditions dans lesquelles il est indiqué).

Seulement, l’année 2018 marque un tournant qui peut temporairement remettre en cause les incitations fiscales de ces produits d’épargne. Avec l’instauration du prélèvement à la source en 2019 et, plus encore, la neutralisation de l’impôt sur les revenus 2018, il est sage de s’adapter à cette MIR, “modernisation du recouvrement de l’impôt”.

 

Comment fonctionnent ces contrats d’épargne ?

Ces contrats d’épargne retraite individuels fonctionnent de la même façon : les sommes versées sont bloquées jusqu’à ce que le souscripteur fasse valoir ses droits à la retraite (hors situations particulières tel que le décès d’un conjoint ou une situation d’invalidité, par exemple).

Ensuite, il peut déclencher les rentes au même montant que les pensions de retraite ou attendre jusqu’à 75 ans pour le faire.

Pendant la phase de cotisation, et le cas échéant pendant la phase d’attente de transformation en rente, PERP et Madelin se gèrent comme un contrat d’assurance vie multisupport. Ce n’est pas le cas pour le PRÉFON qui ne propose aucune gestion personnalisée.

Au moment de la retraite, 80% de l’épargne sur un PERP est convertie en rente, 20% est récupérable sous forme de capital. (Le contrat Madelin, le PRÉFON ou encore l’article 83, ne permettent pas cette possibilité, à ce jour).

Au moment de la liquidation, l’assuré peut choisir différentes rentes, selon le contrat, la situation et le moment de sa vie : réversible, garantie, progressive, dégressive, etc.

 

Qu’est-ce qui change en 2018 ?

La règle de déductibilité de revenus, argument majeur depuis la création du PERP, est suspendue durant l’année 2018 (exception faite des revenus dits exceptionnels qui ne seront pas touchés par ce changement : indemnités de départ à la retraite ou issue de la cession d’un droit au bail, plus-values immobilières, etc.).

De plus, les cotisations versées en 2019 ne seront déductibles que suivant certaines conditions. En effet, elles devraient se trouver dans la “moyenne des mêmes cotisations ou primes versées en 2018 et en 2019 lorsque, d’une part, le montant versé en 2019 est supérieur à celui versé en 2018 et que, d’autre part, ce dernier montant est inférieur à celui versé en 2017”.

Cela suppose que les cotisations de 2017, 2018 et 2019 devront être d’un montant égal (du moins, non inférieur) à l’année précédente. Ce qui oblige à verser, en 2018, un montant au moins égal à celui de l’année précédente, et ce, en dépit d’un avantage fiscal ramené à zéro.

Concrètement, pour une épargne de 5 000 euros en 2017, puis de 1 000 euros en 2018 et de 5 000 euros en 2019, vos versements auraient peu d’impact fiscal. En 2019, vous ne pourriez déduire que 3 000 euros de vos revenus imposables, quand bien même vous auriez versé 5 000 euros.

 

De même, dans le cas d’une absence de cotisation en 2018, vous ne pourriez déduire que la moitié de vos versements réalisés en 2019. 0 euros versés en 2018 et 5 000 en 2019 reviendraient donc à 2 500 euros déductibles de vos revenus.

 

Alors, faut-il verser sur un PERP, Madelin ou PRÉFON en 2018 ?

Ouvrir un PERP en 2018 est contre-indiqué étant donné l’année de transition vers le prélèvement à la source. De même, continuer à verser sur un PERP est contre-indiqué jusqu’à fin 2019.
En 2019, le conjoint qui n’a jamais eu de PERP peut verser, sans les inconvénients de l’épargnant qui a déjà versé en 2017.

Pour le PRÉFON, attendez aussi 2020 pour verser.

Pour le Madelin, comme nous sommes déjà en cours d’année 2018, nous conseillons de verser seulement le minimum contractuel en 2018 et d’attendre 2019 pour ouvrir un tel contrat.

Nous conseillons de placer votre épargne 2018 sur un produit Girardin industriel et de reprendre vos versements habituels en 2020. Vous pourrez y ajouter vos plus-values réalisées sur ce placement “one-shot”.

Pour rappel, le PERP peut accueillir votre épargne PRÉFON et Madelin. Aussi, 2018 et 2019 sont de bonnes années pour transférer votre épargne vers un bon contrat PERP, avec des fonds d’investissement qui vous ressemblent et des options de rentes les plus larges possibles, en prévision de la liquidation.

 

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